I) Théorie de la superhydrophobie

 A) La goutte d’eau



La goutte d’eau n’a ni la forme d’une larme, ni la forme d’un trait vertical.

Goutte sur une feuille superhydrophobe


Les gouttes d’eau ont une taille universelle, elles ne dépassent jamais 6mm de diamètre, si elles étaient plus grosses, elles exploseraient d’un coup. Cette limite est due à de nombreux phénomènes physiques.

Thomas Young

Ce phénomène a été découvert très tôt, il y a déjà 200 ans, notamment par le français Pierre Laplace, l’anglais Thomas Young et l’Allemand Goethe.


B) Observation de la superhydrophobie


Un gerris

Une feuille de lotus

Une feuille de capucine

Une plume superhydrophobe




. Les gouttes d’eau ne pénètrent pas dans la feuille de lotus et ne s’étalent pas sur la surface contrairement à d’autres matériaux.
. La goutte dévale les pentes souvent 100 à 1000 fois plus rapidement que sur le plastique par exemple. 


La goutte d'eau: de la forme de la roue liquide vers la cacahuère

. Henri Poincaré: premier scientifique à étudier la forme d’une goutte d’eau en rotation. Il explique que la roue et la cacahuètesont des formes naturelles déformables, soumises à un champ de force centrifuge.


. La feuille de Lotus a des propriétés surprenantes, elle peut réfléchir un jet d’eau, rebondir une goutte d’eau après un impact sur sa surface.


                          
Le rebondissement d'une goutte d'eau sur une surface superhydrophobe

La réfléxion d'un jet d'au sur une feuille de ginkgo biloba



C) Explication de ce phénomène




La superhydrophobie est dû a tension superficielle les liquides ont tendance à présenter une surface sphérique.
La forme d’une goutte d’eau se forme suivant la surface de contact,elle varie en fonction de la tension superficielle du solide. On remarque que la goutte d'eau est presque ronde sur une surface superhydrophobe.


                                              Superhydrophobie         Hydrophobie       Hydrophilie                                                                                                                                                                  180°-120°                    120°-90°               90°-0°        



Les liaisons hydrogènes aussi appelé "pont hydrogène", explique l'adhérence d'une goutte d'eau sur les surfaces.

                                   


La superhydrophobie s’explique aussi par le phénomène de capillarité découvert par Pierre Simon de Laplace et Thomas Young. Ce phénomène explique les phénomènes d’étalement de liquides posés sur des surfaces solides ou liquides. 
Il y a deux sortes de mouillabilités, la mouillabilité totale dans lequel la goutte s’étale complètement et la mouillabilité partielle lorsque la goutte a plutôt la forme d’une perle.



               


Le cosinus de l'angle de la goutte d'eau dépend de la tension superficielle du solide, de la vapeur et du liquide, et il est compris entre -1 et 1. Pour que l'angle de la goutte d'eau soit compris entre 0° et 90°, il faut que le cosinus de x appartiennent à [0 rad; π/2 rad]. Mais pour que l'angle de la goutte soit compris entre 90° et 180° il faut que le cosinus de x appartienne à [π/2 rad ; π rad].

Si la goutte est superhydrophobe alors elle à un angle de 120°-180°, ce qui signifie qu'elle à un cosinus compris entre 2π/3 rad et π rad.

Au niveau de la surface le Lotus a la particularité d’avoir une surface très rugueuse, composé de milliers de "pilliers" recouverts de nanocristaux de cires qui permettent à la goutte d’eau de ne pas adhérer aux piliers. La goutte ne s’étalant pas sur la feuille et n’adhérant pas aux piliers, elle peut rouler sur la feuille sans la mouiller.



Rugosité de la surface



D) Deux modèles de la superhydrophobie


Pour expliquer ce phénomène deux théories ont été proposées :

    -Les gouttes empalées proposées par Wenzel en 1936 


    -Les gouttes fakir découvertes par Cassie-Baxter en 1944

. 1964: Johnson et Dettre ont mesuré l'angle de contact d'une goutte d'eau posé sur un substrat hydrophobe rugueux. Ils observent que suivant la rugosité du substrat les gouttes d'eau ont des comportements très différents.




. Cette expérience nous montre qu'ils existe deux états de superhydrophobie possible, tous dépend de la rugosité de la surface. Si la surface est peu rugueuse le modèle de Wenzel s’appliquera, à l’inverse si la surface est très rugueuse ce sera le modèle de Cassie-Baxter.